Réponse aux défis humanitaires : les pays du Sahel veulent prendre les choses en main avec l’appui du HCR
En marge des travaux de la 75e session du comité exécutif du Haut-commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés, l’Ambassade Mission Permanente du Burkina Faso à Genève, a initié une rencontre dans l’après-midi du 15 octobre, entre les chefs de délégations des pays du Sahel qui partagent les mêmes défis humanitaires, et le Directeur général du HCR pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre.
Ont pris part à cette séance de travail présidée SEM Karamoko Jean Marie TRAORE ministre des Affaires étrangères de la Coopération régionale et des Burkinabè de l’Extérieur, Madame Fatime Aldjineh GARFA ministre déléguée auprès du Ministre des Affaires Étrangères du Tchad chargée de l’Intégration Africaine et des Tchadiens de l’Etranger, et les Chefs de délégations du Mali, du Niger et du Sénégal.
Cette réunion avait pour objectif de poser les jalons, dans la perspective d’une rencontre regroupant les pays du Sahel, en vue d’identifier des stratégies endogènes et d’apporter des solutions idoines et durables à la situation humanitaire, notamment à la question des déplacements forcés dans le Sahel.
Selon le chef de la diplomatie burkinabè, il faut nécessairement aller vers une meilleure articulation et une coordination globale des actions au niveau régional, national et communautaire, à travers une approche qui ne consiste plus à apporter des réponses humanitaires ponctuelles, mais plutôt des réponses durables, en mettant les personnes déplacées de force au cœur de la construction de leur propre résilience.
Il a cité l’exemple du Burkina Faso, où sous la houlette du Président du Faso le Capitaine Ibrahim TRAORE, des initiatives de relèvement ont été entreprises avec succès, au profit des populations déplacées de forces, pour leur offrir d’autres perspectives.
« Ce que nous voulons, c’est de construire une dynamique endogène avec le soutien des partenaires, afin d’apporter une réponse efficace au déplacement forcé des populations, relancer l’économie dans les zones qui ont longtemps souffert de l’insécurité et qui ont été reconquises, et où les populations sont reparties. Avec les autres pays, il nous faut une réponse globale et efficace pour ces populations du Sahel, qui se connaissent et qui ont des économies locales interdépendantes. Il y’a un énorme potentiel qu’il faut savoir utiliser, et ne pas toujours voir en ces personnes des problèmes à supporter par les pays. », explique SEM Karamoko Jean Marie TRAORE.
Il a aussi fait comprendre aux représentants des autres pays et aux partenaires du HCR, la nécessité de prendre les choses en main et d’être au-devant de la recherche de solutions pour le Sahel, car dit-il, « il est temps de changer cette habitude consistant à parler des problèmes du Sahel sans les Sahéliens et loin des Sahéliens ».
Ses propos ont été soutenus par les représentants du Mali, du Niger, du Tchad et du Sénégal; ainsi que par le Directeur régional du HCR pour l’Afrique de l’ouest et du centre.
Tous se sont accordés pour l’organisation de la rencontre devant permettre d’identifier des actions concrètes et durables, en matière de réponse à la crise humanitaire, et en matière de développement dans les pays du Sahel, où les personnes déplacées de force partagent les mêmes réalités et les mêmes attentes.
La démarche des cinq pays a été saluée à juste titre par le Directeur régional du HCR pour l’Afrique de l’ouest et du centre, qui confie que c’est une démarche qui cadre avec la vision du HCR.
« Je me réjouis de la rencontre car habituellement quand on parle du Sahel c’est à travers des réunions organisées par les autres. Mais cette fois nous parlons de trouver des solutions, à l’initiative des pays eux-mêmes, avec leur propre lecture et cela nous rassure. C’est le début d’une concertation et il faut la poursuivre et organiser un évènement dans les meilleurs délais avec un contenu. », a laissé entendre monsieur Abdul Raouf GNONKONDE, avec la promesse de l’appui du CHR et des autres membres de la famille onusienne tels que le PNUD et l’UNICEF, pour l’organisation de cet évènement.
SEM Karamoko Jean Marie TRAORE a conclu la rencontre par des remerciements aux chefs de délégations du Sahel et au HCR.
Il a exhorté les Représentants permanents des pays du Sahel à Genève à poursuivre les échanges, et a rassuré qu’un travail sera fait au niveau ministériel pour que cet évènement puisse avoir lieu, et que les décisions qui en sortiront puissent permettre de donner une meilleure situation aux victimes de déplacement forcé dans les pays du Sahel.