Coopération multilatérale : le Burkina Faso parle de ses perspectives de collaboration avec l’OIM et le HCDH
Le ministre des Affaires étrangères de la Coopération régionale et des Burkinabè de l’Extérieur, a rencontré le 17 octobre à Genève, avec la Directrice générale de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) Mme Amy E. POPE.
SEM Karamoko Jean Marie TRAORE lui a présenté la situation des migrants sur le sol burkinabè, et lui a exprimé les attentes du gouvernement dans le cadre de la gestion de ces personnes.
En chiffres, il ressort qu’entre 2017 à mai 2024, au total 7105 migrants burkinabè de retour volontaire, ont été accueillis par le Ministère des Affaires étrangères, en partenariat avec l’OIM qui a d’ailleurs contribué à financer des projets de réintégration à plus de 2000 de ces migrants.
Mais selon le Chef de la diplomatie burkinabè, le contexte actuel du Burkina Faso et dans l’espace AES, commande de trouver de meilleurs mécanismes et d’envisager une approche plus globale, dans la gestion des migrants, avec l’espoir de voir leur nombre diminuer progressivement.
Il a par conséquent préconisé, que des actions soient menées en amont pour éviter les départs, à travers une offre de perspectives aux potentiels candidats à la migration, de même qu’à ceux qui sont retournés pour éviter qu’ils ne soient tentés de repartir.
« Il est plus intéressant de créer des opportunités pour les jeunes au lieu d’attendre la survenue des conséquences de l’immigration pour agir. Pour cela il faut miser sur des politiques durables, dont la mise en œuvre nécessite non seulement un accompagnement des partenaires comme l’OIM, mais aussi une synergie entre tous les acteurs », dira SEM Karamoko Jean Marie TRAORE.
Cette vision a convaincu la Directrice générale de l’OIM, qui a promis de la prendre en compte dans la stratégie d’intervention de cette structure onusienne au Burkina Faso.
Elle a aussi indiqué que l’autre priorité de l’OIM, c’est de contribuer à organiser la migration régulière dans les pays de départs, à travers des sensibilisations car dit-elle « la migration régulière a des avantages et l’on ne saurait avoir un monde sans immigration ».
Madame POPE a enfin eu une réaction favorable à la demande du ministre TRAORE, qui veut que l’OIM contribue à diffuser un narratif positif et mettre fin aux clichés sur les migrants qui sont très souvent perçus par les pays d’accueil comme une menace.
Après l’OIM, le chef de la diplomatie burkinabè et ses collaborateurs ont eu un échange avec la Haut-commissaire adjointe des Nations Unies aux Droits de l’Homme madame Nada AL-NASHIF.
L’objectif principal de cette rencontre pour le ministre TRAORE, était de donner les informations réelles et officielles sur la situation des droits humains au Burkina Faso, une question qui suscite régulièrement la polémique, et qui est surtout au cœur de la campagne de désinformation dont le Burkina Faso est victime de la part de certains médias.
Il a surtout indiqué que la protection des droits humains est une question prioritaire pour les autorités actuelle qui travaillent à restaurer la sécurité dans tout le pays et garantir ainsi ce droit à tous les Burkinabè.
Et le ministre TRAORE de préciser que tout n’est pas que militaire, car des hommes en tenue contribuent à rendre effectifs des droits tels que la santé, l’éducation et la sécurité alimentaire, à travers des cours dans des salles de classe, des soins dans des centres de santé, et des travaux dans des champs, déplorant au passage le fait que ces actions ne soient pas relayées par ceux qui sont prompts à donner les nouvelles tristes sur le Burkina Faso.
Au cours des échanges, il est ressorti la nécessité de mettre l’accent sur la communication entre les deux parties, afin d’éviter les incompréhensions, et surtout de faire connaitre les actions menées par le Burkina Faso en matière de respect et de promotion des droits humains malgré le contexte difficile.
Avec le HCDH tout comme avec l’OIM, promesse a été faite de part et d’autre de maintenir le dialogue pour davantage renforcer la coopération entre ces structures onusiennes et le Burkina Faso.